Alors, petit point sur les hommes qui exploiteraient les femmes, tout ça, tout ça…. La question de la charge mentale des femmes (et celle des hommes) est quand même un poil plus complexe.

Je vous explique.

Pour des raisons historiques et de modalités de construction de la société française, les représentations sociales sur les hommes et les femmes dans le couple traditionnel restent très présentes. (Oui, nos pensées sont lentes à évoluer. On aime se raccrocher à ce que l’on connaît. La belle image que nous offrait nos grands-parents nous rassure, non ?)

Pour comprendre ce qu’est la charge mentale de façon détaillée, retrouvez mon article détaillé« Tout savoir sur la charge mentale et ses conséquences sur vous et votre couple. » 

La charge mentale des femmes…

Concrètement, cela signifie que nous recevons des injonctions à nous conformer à cette image classique : « l’homme au travail/la femme à la maison ». Encore maintenant, et malgré tous les progrès qui ont été faits pour intégrer des modes de « faire couple » différents.

Ces représentations sociales évoluent très lentement. En effet, il y a un enjeu pour la société à se préserver et se perpétuer.

De façon genrée, la société attend des hommes qu’ils soient performants au travail. Qu’ils rapportent des revenus stables. Cette pression est en fait une injonction à assurer la dignité de leur famille.

D’un autre côté, la société attend des femmes :

    • qu’elles soient de bonnes épouses et femmes d’intérieur (entretien du patrimoine commun);
    • qu’elles soient de bonnes mères, présentes auprès de leurs enfants et qu’elles assurent les relations sociales internes et externes à la famille ;
    • et au travail : leurs performances sont mises en comparaison/compétition avec celles des hommes.

Alors, c’est ce que je vous disais dans mon article : « Tout savoir sur la charge mentale et se conséquences sur vous et votre couple » : un seul chef de projet de la vie familiale à la maison, et de manière traditionnelle, ce sont les femmes qui s’y collent. Cette charge impacte leur vie professionnelle. A tel point que 80% des postes à temps-partiel sont occupés par des femmes (Données INSEE). Et passer d’un emploi du temps surchargé par une activité professionnelle en journée, aux tâches ménagères et parentales en soirée, c’est la routine d’un grand nombre de femmes.

Ainsi, les femmes reçoivent en trois « lieux » de leur identité, une pression importante de la part de la société. Leur identité de travailleuse (en comparaison avec les hommes), leur identité de mère, leur identité d’épouse et maîtresse de maison. Joli sac-à-dos bien ficelé !

Le truc, c’est que la charge mentale que chacun va porter n’est pas problématique tant qu’elle est en rapport avec sa capacité psychique et physique.

Mais quand les femmes gèrent une carrière équivalente à celle de leur conjoint, en plus de la maison et de enfants, l’équilibre est plus difficile à trouver.

Lorsque la quantité de charge mentale dans le couple déborde les capacités, les pensées s’emballent puis le corps mobilise les ressources nécessaires pour faire face. Si la situation dure trop longtemps, le corps s’épuise. C’est le mécanisme même du burn out.

Et celle des hommes ?

Pour les hommes, la charge mentale dans le couple peut être grande. Elle reste cependant centrée sur un seul enjeu : leur capacité à assurer son rôle de protecteur de la famille.

La société attend d’eux qu’ils soient performants au travail afin d’assurer leur rôle de pourvoyeur de sécurité auprès de leur famille. Ils ne sont soumis à la pression sociale « que » à cet endroit-là. Leur place au travail représente alors un enjeu beaucoup plus fort, car elle constitue leur statut social et leur statut familial.

D’où les dégâts impressionnants sur les hommes lorsqu’ils perdent leur emploi et leur taux de suicide, 2 fois plus important que celui des femmes.

Les conséquences de la charge mentale à l’échelle nationale

Pour les femmes, quand la charge mentale les déborde, leurs enjeux sont multiples et parfois contradictoires. Non seulement, l’un « lieux d’identité » est en pression, et de façon supplémentaire, il va venir contaminer les autres « lieux ». Quand je me sens débordée au travail, j’ai l’impression d’être en retard sur tout et je me mets la pression à exécuter rapidement les tâches domestiques et parentales. Non seulement je ne me sens pas une bonne professionnelle. En plus, je me sens une mère ou une épouse pas attentive, pas présente, …

Ces mécanismes expliquent que l’on parle plus souvent de la charge mentale des femmes. Concrètement, les femmes ont plus d’enjeux sociaux et identitaires que les hommes à gérer les multiples tâches du quotidien.

D’ailleurs, à l’échelle française, ce constat se traduit dans les statistiques. L’analyse issue du programme de surveillance des maladies à caractère professionnel (MCP) entre 2007 et 2012 montre que les facteurs influençant sur le risque d’être touché par un burn out relèvent :

  •  du genre : les femmes sont 2 fois plus susceptibles d’être touchées par un burn out ;
  • de l’âge : le risque augmente avec l’âge ;
  • de la catégorie socio-professionnelle : les cadres sont plus exposés au risque de burn out que les professions intermédiaires et les ouvriers car plus soumis aux risques organisationnels, relationnels et éthiques.

 

Et si vous voulez savoir comment agir pour vous débarrasser de la charge mentale, lisez: « Comment se débarrasser de la charge mentale dans le couple pour toujours ! » 

 

Charge mentale dans le couple

Vous pouvez également consulté mon interview réalisée pour le Journal des Femmes: « Charge mentale dans le couple: Comment la partager ? »