Ce qu’ils en disent…

Mon témoignage :

Se retrouver dans le réel, arrêter de rêver. Bien regarder les choses en face : le désamour progresse et est même arrivé à son terme.  La solitude conjugale…c’est terrible de ne plus sentir d’amour pour l’être avec lequel on a choisi de passer sa vie, on pensait aimer toute la vie, et puis un jour on s’aperçoit qu’il n’y a plus rien, qu’on ne ressent plus rien…et c’est encore plus terrible quand l’autre ne veut rien voir et continue à faire  « comme avant » alors que tout a changé : surtout ne pas se demander, ne pas questionner, ne pas analyser, ne pas s’intéresser à l’autre, surtout rester superficiel, et se comporter « comme tout le monde » dans la vie de tous les jours : laisser tout sur les épaules de l’autre : la maison, les enfants…tout, puisque tout roule, pourquoi se poser des questions sur le fond ?

Cette grande barrière du mariage avec l’engagement qu’il induit, pour la vie, ne peut pas toujours fonctionner à 100 % pour durer dans le plaisir, le désir et l’être bien. Je suis déçue par mon mariage car je ne pensais pas être lassée de la personne choisie « pour la vie » à ce point. Nous avons fait fausse route, nous avons pris des chemins différents, l’essentiel nous sépare, seule la routine nous maintient dans un espace sociable, sociétal voire religieux de bon ton. Cela ne correspond en rien à l’être profond qui réclame sa part avant de disparaître dans l’éternité. Combien de couples se maintiennent ainsi sans qu’on ne sache rien de ce que les êtres profonds de chacun réclament ? Ce que mon être profond réclame de la Vie, est-ce une raison suffisante aux yeux de la société, pour justifier une séparation ?

Je voudrais quitter la maison, prendre un logement à moi et organiser mon temps sans avoir à donner mon temps et mon énergie, me charger mentalement de choses qui m’embrouillent et m’envahissent.

Comment alléger sans partir ? Cela me semble impossible…

J’ai annoncé hier à mon mari que je quittais la maison, mais cela n’a pas eu l’air de l’affecter plus que ça, la vie reprend son cours. Je lui ai dit que j’avais rendez-vous vendredi matin avec une personne qui va m’aider dans ce passage tourmenté, moi je suis perturbée, mais pas lui, je crois qu’il ne réalise pas qu’il va avoir la maison pour lui seul un jour, bientôt…Son leitmotiv, c’est : « Rien ne presse ». Et pour moi si, j’ai envie de vivre ce qui m’est donné à vivre maintenant.

Ce qui caractérise ma relation avec mon mari maintenant, c’est l’ennui. Je m’ennuie quand je suis en sa présence. Je ne peux pas envisager de continuer à rester enfermée dans cette relation qui n’aboutit plus à rien et je suis prête à quitter la maison, son confort spacieux mais aussi tout l’entretien que cela demande.

Et c’est ce que j’ai fait. Je me suis fait aider en cela par Morgane avec qui nous avons établi un plan. Ma plus grande difficulté étant de quitter la maison où les enfants, jeunes adultes, habitent encore. J’ai passé en revue tout ce qui m’attache à cette maison, mes enfants d’abord, mes chats ensuite, la spaciosité de cette maison, les repères qu’on a, les habitudes…, son voisinage, je me suis posé la question : « Que vont dire les voisins quand ils sauront ? » Mais vont-ils le savoir ? Peut-être mais pas tout de suite, vu que mon intention est de retourner à la maison autant que l’envie m’en prend, c’est une séparation en douceur avec la maison et ses habitants, comme j’ai procédé en douceur pour me séparer de mon mari, d’abord plus de rapports intimes, puis une chambre chacun, puis maintenant une habitation différente pour moi.

Morgane m’a aidée à démêler ce qui m’empêchait de quitter la maison, on est allé « visiter » aussi quelques relations avec des membres de ma famille, la famille de mon enfance et de ma jeunesse.

Morgane, à chaque fois, a rehaussé mon estime de soi, de moi. J’arrivais avec un doute, le récit d’une discussion ayant mal tourné avec mon mari, mes enfants, d’autres membres de ma famille et Morgane arrivait à me faire percevoir les enjeux et les intentions cachées derrière ces conflits. Je repartais chaque fois plus sûre de ma propre valeur, et le sentiment de m’être fait léser alors que j’étais accusée de blesser. J’ai pu mettre des mots sur des comportements de mon mari qui relèveraient d’une aide psychologique ou amicale, peu importe, s’il voulait bien s’ouvrir à la parole sur soi, l’auto-analyse… Donc ce n’est pas moi, du moins ce n’est pas le moi de « maintenant », qui « fait des histoires pour rien… »

Je pars pour aller de l’avant, ne pas stagner dans une non-vie basée sur l’habitude et le conventionnel uniquement. Grâce à Morgane j’ai compris que mon mari en était resté à un stade infantile, s’entourant des objets qu’il utilise pour ses activités de loisirs, tels des « doudous » d’enfance. Sa chambre (notre ancienne chambre conjugale) est envahie de dossiers, instruments de musique, objets divers, marionnettes…J’ai compris aussi qu’il vivait « à côté de son corps » comme on est « à côté de ses pompes » quelquefois. Cela induit des comportements et des relations de dépendance avec son entourage proche. Il ne se prend pas en charge, ne réfléchit pas mais pose plutôt une question, même à la réponse évidente. Ces sources d’énervement, il m’a fallu les séances avec Morgane pour les démêler et ne plus être dans la colère, ne plus considérer que le problème vient de moi parce que « je fais des histoires pour rien ». Au contraire, j’ai appris à prendre du recul et à lui renvoyer sa prise en charge et ses choix, sa responsabilité de faire ou de ne pas faire.

La dernière séance nous avons coché les prises de conscience actuelles par rapport au fait de quitter mon mari et la maison, sans quitter les enfants. Plus de conflits avec mon mari, nous nous séparons paisiblement.

Ce que j’ai particulièrement apprécié chez Morgane c’est son écoute hyper attentive, reprenant un mot, une phrase sur laquelle nous nous sommes arrêtées, pour aller démêler les dessous des apparences. Dans beaucoup de situations que je lui ai racontées, Morgane disait ressentir une souffrance, qui était en fait la mienne, qu’elle m’aidait à décrypter et favorisait par-là la déculpabilisation et le rehaussement de mon estime de soi, de moi.

Signé: V.