La charge mentale, c’est tout le travail intellectuel et cognitif au sujet de cette somme de tâches ménagères et domestiques que l’on n’oublie jamais, qui nous accompagne partout, y compris au travail.

Dans de nombreux foyers, s’occuper des tâches ménagères repose majoritairement sur les femmes, bien que les hommes commencent à participer davantage. Cette inégalité peut avoir des répercussions sur la santé mentale, physique et relationnelle des femmes.

 

Pour comprendre ce qu’est la charge mentale : voir mon article : « Tout savoir sur la charge mentale et ses conséquences sur vous et votre couple »

 

La charge mentale : vous avez reçu ou lu de nombreux conseils pour la traiter. Mon top 3 des PIRES conseils que vous avez reçu à ce sujet 

 

« Prends une femme de ménage »

 

Pourquoi ça n’est pas une si bonne idée que ça ?

  • D’une, il faut pouvoir se le permettre financièrement.
  • D’autre part : la femme de ménage est une exécutante de la charge de travail. Elle va faire à votre place. Par contre, la première chose qu’elle va vous demander, c’est « qu’est-ce que vous voulez que je fasse ? ». Et vous voilà à faire la liste des tâches ménagères que vous voulez lui déléguer.

Pas de bol, vous vouliez arrêter de vous prendre la tête avec tout ça.

 

Alors, oui, ça libère du temps.

Mais non, ça n’enlève pas de charge mentale.

 « Lâche prise ! » et sa variante « apprends à gérer ton stress ! »

 

Ben, on veut bien, lâcher prise, et aller au yoga siroter du maté, zen, assise en fleur de lotus, m’enfin, ça va pas nous faire du linge propre pour demain, cette affaire !

 

Pourquoi le conseil de « gérer votre stress » est à côté de la plaque ?

Parce qu’il vous enjoint à la détente, sans considérer la réalité des faits.

 

De manière générale, la charge mentale se pointe dans notre vie quand on a un boulot (un job équivalent à celui de notre conjoint), et que les kids débarquent. C’est là que le poids des responsabilités au sujet de la sphère personnelle se met à pencher très sérieusement du côté de femmes.

Vous vous mettez à gérer une carrière et toute une organisation familiale, là où votre conjoint ne voit pas forcément en quoi c’est prenant d’avoir à penser aux vaccins des enfants.

Ce qui est prenant, on le rappelle, c’est d’avoir à anticiper, comme vous anticipez les tâches nécessaires à la réalisation de votre travail : y penser en temps et en heure, planifier un rdv à articuler avec votre agenda personnel, les disponibilités des enfants et du médecin, penser au carnet de santé, puis penser au rdv et y aller, avec toutes vos émotions (« je me suis mise en retard sur mon dossier machin ») et celles de vos kids (« je veux pas y aller, les piqures ça fait mal. ») La charge mentale, ça n’est pas que le travail intellectuel d’anticipation, c’est aussi la charge émotionnelle comprise dans les tâches ?.

(Il existe des couples où c’est l’homme qui décide de « prendre la main » sur la sphère personnelle à la naissance de l’enfant. Spoiler : sans vigilance particulière et discussion approfondie, le sort de ces hommes à terme est le même que celui des femmes : ras-le-bol, sentiment de dévalorisation).

 

« Faîtes une liste des tâches et prévoyez la répartition des tâches ménagères! »

Haaa, ça commence à être pas mal, on tient le bon bout : que toutes les personnes concernées réfléchissent à tout ce qu’il y a à faire. (Oui, les enfants aussi peuvent participer à établir la liste des tâches et à leur exécution.)

 

Une précision pour que ça fasse vraiment avancer le schmilblick :

Le but du jeu, ça n’est pas que tout soit répertorié et qu’il y ait une personne qui reste en charge de rappeler aux autres ce qu’elles doivent faire et quand.

Le but, c’est que chacun soit en charge, de façon autonome, des différentes tâches.

 

Alors, si vous impliquez les enfants, il va vous falloir un calendrier affiché sur le frigo :

« Mercredi après le foot : les enfants s’occupent du linge », et installer les routines, sans vous stresser à cause des tâches que vous avez oubliées. Il y aura des réajustements.

Mais, si vous avez du mal à lâcher les vérifications malgré l’implication de toute la famille dans la liste de tâches, il va falloir vous poser ces questions :

  • Qu’est-ce qui fait que je n’ai pas confiance et que je surveille tout ? Est-ce qu’il n’y a pas un peu d’attachement au perfectionnisme chez moi ?
  • J’ai besoin que tout soit bien fait, sinon quoi ? Ça me rapporte quoi ?
  • Est-ce que le regard des autres (réels ou ceux que je trimballe dans ma tête) a tant d’importance ?
  • Il se passera quoi, si tout n’est pas bien fait ? Et alors ?
  • Qu’est-ce que ça raconte de moi ?
  • Parce qu’en vrai, le plus important pour moi, c’est que…
  • Alors comment je peux faire pour m’assurer que ce qui est VRAIMENT important pour moi soit fait, soit possible ?

Je vous spoile le truc : vous allez 99 fois sur 100 arriver à « parce que je veux être une bonne mère, une bonne épouse ».

 

Oui, OK, parfait.

Bonne comparée à quoi, à qui ?

  • A vos copines qui réussissent tout parfaitement (mais ont un boulot à mi-temps ?),
  • à votre voisine qui a toujours des enfants tirés à quatre épingles (mais dont vous n’avez jamais vu les enfants sourire ?),
  • à votre mère (qui répétait à qui voulait que tout va bien, mais qui vous disait, à vous, d’arrêter de lui demander des trucs parce qu’elle était « fatiguée » ?)

 

Parce que la vraie question, ça n’est pas à quoi vous voulez ressembler.

C’est « Qu’est-ce que vous voulez vivre ? »

 

Oui, vous pouvez être une bonne épouse en ayant un salon en bordel. Si, pour vous, être une bonne épouse, c’est vous sentir disponible pour papoter avec votre conjoint à l’heure du dîner.

Vous pouvez être une bonne mère, et oublier les conseils de classe. Si pour vous, être une bonne mère, c’est vous asseoir le week-end avec vos mômes pour partager leurs jeux.

 

Et le deuxième truc :

 Et si, quand vous parlez de charge mentale, votre conjoint ne voit pas le problème, ne comprend pas pourquoi vous vous énervez pour deux paires de chaussettes ou pour la liste de courses, posez-lui cette question :

  • C’était comment chez toi quand tu étais célibataire ?
  • Qui faisait quoi ?
  • Est-ce que ça aurait été OK pour toi qu’il y ait du linge sale sur le canapé quand tes potes arrivent ?

 

Là, vous allez vous confronter à une réalité : dans un sens ou dans l’autre, vous n’avez pas la même tolérance au chaos et à la saleté.

Il va falloir vous mettre d’accord sur une ligne de conduite acceptable, et lâcher du lest. Des 2 côtés.

Pour vous concentrer sur ce que vous voulez vivre dans votre vie de couple.

 

Et si la discussion ne passe pas au sein du couple : je suis là pour vous y aider.

Et si vous voulez savoir ce qu’il se passe dans les séances, vous pouvez lire: « Je ne l’aime plus mais je n’arrive pas à le quitter » ou les témoignages.