Le “pervers narcissique” a conquis le monde.

 Vous savez ? Le pervers narcissique, c’est ce bourreau manipulateur qui choisit ses proies, les séduit, les enferme dans une relation toxique et les détruit à petit feu.

C’est aussi ce chef de service qui pratique le harcèlement moral pour toute forme de management.

Le pervers narcissique exerce une emprise psychologique sur une proie souvent dotée d’une sensibilité importante et d’une grande empathie.

 

Savez-vous pourquoi on parle autant du « pervers narcissique » ?

 1 demande d’accompagnement de couple sur 5 comporte les mots “c’est un pervers narcissique.”

Le problème, c’est que la réalité statistique dit que le pervers narcissique représente 3% de la population, homme comme femme.

❌ Pas 20%

➡️ 3%

Alors, oui, la perversion narcissique existe, et la perversion narcissique est une pathologie lourde dont les porteurs ne sont jamais demandeurs d’aide. Donc si vous cherchez sur internet « suis-je un pervers narcissique ? », c’est que vous avez une inquiétude, de la peur de faire du mal à l’autre. Or le pervers narcissique n’a pas de capacité à tenir compte des émotions des autres.

Pourtant, quand une personne annonce être la victime d’un pervers narcissique, ça n’est pas souvent vrai.

 

Alors, de quoi parlent les personnes qui se pensent victime d’un pervers narcissique ?

 Quand je dis “C’est lui ! C’est un pervers narcissique”: je reste focus sur l’autre.

Pendant ce temps:

  • J’accepte des comportements qui ne me conviennent pas de la part des autres, je ne sais pas dire NON,
  • Je me fais passer après les autres,
  • Je fais porter à l’autre mes sautes d’humeur en lui criant dessus pour me défouler ou en lui demandant de me faire des câlins pour que j’aille mieux.

 

Ces personnes oublient qu’elles jouent leur partition dans la relation, et ne se rendent pas compte qu’elles ont tendance à se poser en victime. Ce qui crée de la réactivité chez leurs interlocuteurs qui peuvent avoir deux sortes de réaction :

  • l’envie d’aider coûte que coûte cette personne, quitte à l’infantiliser, ce qui va renforcer les plaintes de la victime
  • l’envie de l’enfoncer et d’appuyer là où ça fait mal, ce qui va également renforcer les plaintes de la victime

Ce type d’interrelation s’appelle le triangle dramatique de Karpman, et c’est une forme de relation courante et chaque personne peut endosser les trois rôles. Au sein du couple, le triangle de Karpman peut se figer et devenir quasi rituel : le mode privilégié d’échange sera figé dans une scène de plainte-sauvetage ou de plainte-matraquage.

Un accompagnement du couple mettra en lumière cette interaction et les rôles privilégiés de chacun des membres du couple : victime, bourreau, sauveur, redonnant ainsi la capacité au couple de sortir de cette forme de relation.

Pour les personnes ayant tendance à se poser systématiquement en victime, un travail sur l’amour de soi et l’estime de soi est important pour sortir d’une forme d’impuissance acquise perpétuée par ce positionnement.

 

J’en conviens, ce que j’écris-là n’est pas très agréable. Mais c’est une bonne nouvelle !

Cela veut dire que vous avez le pouvoir de sortir de jeu relationnel maltraitant pour vous.

 

Si vous avez des soucis de couple, qui vous font penser à ça , mais que vous n’êtes pas sûr, vous pouvez lire mon article: « Comment sauver mon couple quand on manque de temps ».

Pour savoir ce qu’est un « vrai » pervers narcissique, je vous recommande cette conférence : « L’emprise, la comprendre pour s’en libérer », de Anne-Laure Buffet.